Introduction
La citoyenneté est un thème omniprésent de nos jours alors qu'il était encore peu usité jusque dans les années 1980. Réfléchir sur ce que peut signifier la citoyenneté au xxie siècle, c'est supposer que cette notion a évolué et évolue encore. C'est dans les cités de l'Antiquité grecque et romaine qu'émerge l'idée de la participation à la « chose publique » (res publica), mais cette citoyenneté est réservée à une élite masculine, excluant les esclaves et les femmes. On peut naturellement considérer que la citoyenneté aujourd'hui est bien éloignée de celle de l'habitant d'Athènes au ve siècle avant Jésus-Christ que l'on prend souvent comme modèle. Pourtant, les programmes scolaires font étudier aux élèves du xxie siècle, en cours d'histoire, la citoyenneté au siècle de Périclès et dans la république romaine, au point que l'histoire est devenue une autre forme d'éducation à la citoyenneté. La finalité civique de l'histoire est donc indéniable. Par ailleurs, lorsqu'en France, nos politiques parlent de la citoyenneté aujourd'hui, ils font presque toujours référence aux années de la Révolution française et à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 qui affirme la volonté de ne plus dissocier les droits juridiques et politiques d'une part des droits de la personne humaine d'autre part. Mais cette conception de la citoyenneté était encore très restrictive car le suffrage censitaire excluait une grande partie de la population française. Les femmes n'obtinrent le droit de vote qu'en 1944. Les références actuelles à la citoyenneté française sont liées à la Constitution de 1946, fondement de celle de 1958 qui s'applique de nos jours.
Il semble donc que la citoyenneté soit un concept en construction permanente. Si l'on dépasse le strict cadre national, on parle au xxie siècle de citoyenneté « européenne », introduite par le traité de Maastricht en 1992 dans le cadre défini des États qui constituent l'Union européenne. Avec la