La complicité était immédiate
Ils s’amusèrent de la même manière qu’ils l’avaient fait des années auparavant. Il y a des moments qui se répètent, avec une cruauté qui vient précisément de ce qu’ils ne se répètent pas, et , surtout, de ce qu’ils dissimulent : les destructions, les délitements, la flétrissure de tout ce qui vit, le froid vers quoi tendent les choses et les êtres, une sorte d’horreur incompréhensible et incontournable que pourrait être la vie, si nous ne tâchions pas d’oublier que nous mourrons.
Suivre l’admiration d’un regard….
Si elle avait pu prévoir à quel point il est possible à une femme d’être enfermée dans le charme d’une voix et le souvenir d’un instant d’idylle. Comme si elle avait méjugé de cette fidélité féminine qui veut que la mémoire du corps et la présence intermittente d’un son suffisent à insérer l’immémoriale envie d’un homme très identifié, cela que peut-être on appelle l’amour.
Sa voix….
Il n’avait fait que la regarder, et parler avec cette voix qui était pour elle le chant des sirènes. Pas un acte. Seulement une texture feutrée qui murmurait comme on le fait sur l’oreiller, auprès de son aimé, le soir avant de s’endormir. Une voix d’alcôve qui n’avait pas cessé, malgré le temps, la séparation, et les refus, de l’inviter à l’amour.
Se rapprocher de lui à pas de femme…
A petit pas d’abord et répondant à son appel, à pas de géant ensuite. Alors elle était arrivée tout contre