La connaissance du vivant peut elle faire l'economie d'une physique de la vie
Si l'on se réfère aux premières impressions que provoque cette association de termes, il semble que connaissance du vivant et la métaphysique de la vie, aujourd'hui, soient d'office perçus comme inconciliables. En effet, la connaissance du vivant est associée à un savoir objectif et certain, tandis que la métaphysique de la vie est davantage considérée comme une notion vague, indéfinie.
Pourtant on peut s'en étonner, puisque, comme nous le rappelle Kant, « il fut un temps où elle [la métaphysique] était appelée la reine de toutes les sciences », et considérée comme la plus certaine. La métaphysique a longtemps été vue comme la quête de la vérité suprême ; à ce titre, la connaissance du vivant ne pouvait pas du tout faire l'économie d'une métaphysique de la vie. Comment, en effet, pourrait-on prétendre à la vérité en abandonnant ce qui constitue son achèvement suprême ?
Il semble que définir la connaissance du vivant n'est pas sans poser problème ; et se contenter de l'amalgamer aux connaissances scientifiques du vivant ne suffit pas. C'est une connaissance en réalité beaucoup plus complexe et paradoxale. En effet le vivant est à la fois objet et sujet de sa propre connaissance.
Il paraît évident que pour répondre à ces questions il faut parvenir à définir ce que sont réellement d'une part la connaissance du vivant, et d'autre part la métaphysique de la vie, et ainsi définir en quoi les deux sont liés. Je commencerai par définir la connaissance du vivant d'une façon simple, en tant que connaissance scientifique de ce qui vit ; de cette façon, il sera aisé de montrer qu'on peut considérer que l'économie d'une métaphysique de la vie n'est pas seulement possible, mais souhaitable. Ainsi, en excluant les illusions de la métaphysique, on obtient une connaissance pure, sans fausseté, qui nous permet de mieux vivre.
Puis je reconsidérerai la connaissance du vivant pour inclure