La corrida cérémonie initiatique
Dans son ouvrage « La Symbolique de la mort », Jacques Trescases, après avoir traité des cultes anciens qui nous ont légué leurs mystères, s’intéresse plus particulièrement à ceux qui se plaçaient sous le signe du Taureau.
Il précise que dans tous ces cultes, taureau et serpent entretenaient des rapports constants d’une étrange dialectique et que la référence au taureau, qui d’après le théoricien de l’ésotérisme Hervé Masson, est le père du serpent et celui-ci le père du taureau, paraît avoir eu une grande importance. Omniprésent, le taureau se retrouvait dans toutes les religions sous des formes plus ou moins stylisées. Il était Minotaure en Grèce,Veau d’or dans la Bible, et il était surtout au centre des Mystères mithriaques.
Dans ces mystères, Mithra qui était représenté sous la forme d’un jeune homme coiffé d’un bonnet conique, égorgeait rituellement un taureau sur le sexe duquel était attaché un scorpion, et dont le sang abreuvait un serpent. Ce rituel voyait le récipiendaire se tenir dans une fosse au dessus de laquelle le taureau était égorgé. Son sang ruisselait à travers une claire voie et inondait le futur initié. Ainsi, l’initiation s’assimilait à une sorte de baptême par le sang du taureau. Dans la symbolique en effet le sang est considéré comme véhicule de la vie et celui qui se soumettait à une aspersion sanglante acceptait de sacrifier en lui tout ce qui défavorisait l’unité du principe de vie, pour renaître à une vie nouvelle et éternelle.
Il rappelle aussi que le taureau a toujours représenté la force brute, instinctive. Cette force n’est pas mauvaise en soi, et le taureau n’est jamais un dieu ou un démon pervers, comme peuvent l’être d’autres animaux symboliques. Il est la figuration de la vie même à l’état brut, qui doit être maîtrisée. La bête en l’homme doit être domptée, et si on ne sait en faire taire les manifestations excessives et abusives, la voie qui donne accès à l’esprit, reste fermée. On ne saurait en