La culture de l'imprimé sous la Troisième République
Durant la IIIème République, l’imprimé se diffuse principalement sous deux formes : les journaux et les livres. Si ces derniers sont encore principalement réservés à une élite à cause de leur coût, la presse se libéralise quant à elle peu à peu, même si elle reste limitée au début de la période. La IIIème République voit éclore une véritable culture de l’imprimé, où le journal autant que le livre deviennent des éléments centraux dans l’éducation des citoyens, dans l’information et dans le divertissement. Comment l’imprimé participe-t-il alors à la républicanisation des Français ? Comment l’imprimé devient-il un objet indispensable de la culture française ?
I – 1870-1890 : L’essor du papier
a) Des débuts difficiles
Alors que dès la fin des années 1860 la loi devient plus flexible vis-à-vis des journaux, et malgré une presse bonapartiste encore majoritaire, la Commune en 1871 vient interrompre un premier mouvement de libéralisation de la presse. Si la Commune voit éclore une floraison de titres communards tout comme anti-communards, l’Ordre moral renoue ensuite avec la réglementation de la presse. Dès juillet 1871, la loi sur le cautionnement préalable à la diffusion d’un journal est rétablie, la taxe postale est doublée et le papier est surtaxé. L’ordre est donné de supprimer tout journal suspecté de collaborer avec d’anciens communards et on entrave également le colportage. Jusqu’en 1875, dans 42 départements, la presse est placée sous autorité militaire.
Pourtant, les journaux ne cessent de se multiplier et diffusent de plus en plus l’idéologie républicaine : l’imprimé se met au service du nouveau régime, bien qu’il soit encore très contrôlé par le gouvernement.
b) L’expansion du journalisme
1878 : une loi amnistie les délits de presse antérieurs à cette date, la vente des journaux en librairie est libéralisée, baisse des tarifs postaux, abolition du cautionnement…
Loi du 29 juillet 1881 : votée dans le