La culture ou les cultures
2915 mots
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On façonne les plantes par la culture, les hommes par l’éducation, dit Rousseau, au début de L’Emile, présentant ainsi deux sens du mot culture. Dans un sens général, culture, du latin colere, signifie mettre en valeur, par exemple un champs, mais aussi bien l’esprit. Cependant, chez Rousseau, ce rapprochement recèle une critique de la civilisation, autre sens du mot culture : pour lui, le processus de civilisation ne s’identifie pas à un progrès. L’anthropologie contemporaine de Claude Lévi-Strauss, se situe dans la lignée de la pensée Rousseauiste, dans la mesure ou la rupture entre nature et culture donne lieu à l’épanouissement de formes multiples de civilisations, les cultures primitives n’étant pas en dépit de ce que suggère ce mot, en retard par rapport à la civilisation occidentale mais différentes. La culture en est venue par ce biais à désigner un ensemble de normes collectives, alors qu’un autre sens du terme demeure : la culture est aussi le raffinement individuel qui distingue un individu de ses semblables.
Mais existe-t-il vraiment une culture, une et immuable ? Faut il parler de la culture ou des cultures ?
Les différentes cultures résolvent à leur manière tous les problèmes de la vie, aucune ne peut à priori être considérée comme supérieure ; l’histoire universelle n’est qu’une illusion ethnocentrique et l’expression d’un rapport de force. On peut toutefois reprocher à cette vision des choses le relativisme auquel elle conduit. Si toutes les cultures se valent peut-on encore affirmer des valeurs ? Faudrait-il admettre que des sous-groupes sociaux ont le pouvoir de créer une culture ? N’est-ce pas de la confrontation d’une pluralité de valeurs, de choix, et de cultures que peut sortir un enrichissement de la culture universelle ?
La différence des cultures engendre cependant des attitudes de rejets et des rapports conflictuels entre les hommes. Ceux qui n'ont pas les mêmes coutumes que nous nous apparaissent souvent comme étranges, voire même