1er axe : Une scène paradoxale
Une inversion des rôles
Madame Rosémilly est à la fois proie et chasseresse. Ce paradoxe se confirme durant la demande en mariage.
En effet, c’est Mme Rosémilly qui aborde la question du mariage, et formule même indirectement la demande, à la place de Jean : « je suppose naturellement que vous désirez m’épouser » (l.8). Traditionnellement la demande est assurée par les hommes. Or, ici, les rôles sont inversés. C’est elle qui, littéralement, demande la main de Jean : « Elle lui tendit sa main encore mouillée » (l.15). Elle parle alors « d’affaires », et mène la conversation. Au final, c'est elle qui domine, qui chasse et qui considère l'amour comme une chose ennuyeuse mais néanmoins nécessaire pour obtenir une stabilité et un statut. En plus de l'inversion des rôles, les personnages ont des caractères opposés.
Deux personnages opposés
Mme Rosémilly apparaît comme une femme de tête froide et directive qui impose son jugement : les verbes d'estimation et de prise de décision : "savons" (l. 5), "pouvons peser toutes les conséquences" (l. 6-7), "décidez" (l. 8), "suppose" (l. 9), "désirez m'épouser " (l. 9-10) soulèvent le fait qu’elle fasse preuve d'un raisonnement aussi froid.
Jean, en revanche, est fougueux et romantique. Il est du côté enthousiaste comme le montrent certaines expressions : « avec élan » (l. 16), « Oh ! » (l. 20), et la répétition des verbes de sentiment « aimerait » (l. 21) et « désirait » (l. 22) montrent sa sincérité.
Néanmoins, il semble troublé et pris au dépourvu : « il répondit niaisement » (l. 11), « il s'étonnait » (l. 24), les répétitions de s'attendre à: « Il ne s'attendait guère » (l. 10) et « Il s'attendait à des gentillesses galantes… » (l. 25-27) montrent bien ce à quoi s'attendait Jean.
2ème axe : Une critique du mariage
Le mariage comme un contrat
Selon la conception bourgeoise de la fin du XIXe siècle, une déclaration d’amour se transforme immédiatement en discussion d’un contrat