La décolonisation
[Introduction]
En 1945, la fin de la Deuxième Guerre mondiale voit la création d’une Organisation des
Nations-Unies porteuse de tous les espoirs de paix. L’Assemblée générale ne compte que 51 membres. A la fin des années 60, à l’Assemblée siègent 126 États. Pourquoi cette inflation ?
En fait, loin de figer la domination des puissances coloniales, la guerre a profondément modifié les équilibres politiques des empires. Entre 1945 et la fin des années 60, l’essentiel des territoires dépendants accèdent à l’émancipation, selon des rythmes et des processus très différents. I. Les rythmes de l’émancipation.
1. Les moteurs de la décolonisation.
• La guerre mondiale a accéléré les processus, à l’œuvre depuis le début du siècle. Les puissances coloniales ont subi de cuisants revers, en Europe comme dans le Pacifique. France,
Pays-Bas et Belgique ont été défaits et occupés. Le Royaume-Uni a dû plier devant les assauts japonais. • Les grands vainqueurs – États-Unis et U.R.S.S. – ajoutent à ce contexte. Dès 1941, dans la
Charte de l’Atlantique, le président Roosevelt affirmait le droit des peuples à disposer d’euxmêmes, conformément à une politique constante chez une ancienne colonie. L’Union soviétique, pour sa part, a toujours dénoncé l’impérialisme capitaliste.
• Dans les colonies, la conscience politique avait progressé depuis le début du siècle, s’appuyant sur des élites locales, formées en métropole (Gandhi en Angleterre, Ho Chi Minh en France). Leurs revendications nationales, mises en veilleuse par la guerre, ressurgissent une fois celle-ci terminée.
2. La décolonisation en Asie.
• C’est en Asie que le mouvement de décolonisation est d’abord lancé. Les territoires asiatiques jouissaient d’une conscience politique plus avancée qu’en Afrique, plus tardivement colonisée, et la conquête japonaise avait fait des ravages dans les esprits.
• L’empire britannique des Indes,