La démocratie représentative permet-elle de satisfaire l'intérêt général ?
21.11.2011
De plus en plus souvent, les élections montrent un taux d’abstention élevé, une « crise de la représentation » qui exprime le sentiment du peuple de ne plus être représenté par ses élus. La démocratie représentative consiste, pour le peuple, à remettre son pouvoir entre les mains d’une élite compétente sensée le représenter. Cette élite aurait pour objectif la réalisation de l’intérêt général, c’est-à-dire la volonté du peuple réuni. Mais se demander si la démocratie représentative permet de réaliser l’intérêt général, c’est se demander s’il n’y a pas un paradoxe à vouloir faire représenter et satisfaire les aspirations du plus grand nombre par une minorité. Nous verrons d’abord que la démocratie représentative, expression du pouvoir du peuple, a progressivement évolué vers une monopolisation du pouvoir par une élite. Puis nous montrerons que la professionnalisation de la politique ne garantit pas la satisfaction de l’intérêt général. I-La démocratie représentative, qui s’exprime au travers du vote, a évolué vers la professionnalisation d’une élite A. Dans nos sociétés, la démocratie passe par le choix de représentants
1- Le peuple peut choisir ses représentants, mais il perd ainsi la possibilité d’agir lui-même Comme le souligne R. Michels (1971 : 131-139), le choix, par le peuple, de ses représentants, résulte d’abord d’une nécessité technique liée à l’impossibilité d’organiser l’exercice direct du pouvoir par le plus grand nombre. Mais selon Gaxie (1978 : 22-30), en confiant à d’autres le pouvoir, le peuple perd, du même coup, la possibilité d’agir lui-même. Tocqueville et Carré de Malberg, cités par Gaxie (ibid.), considèrent que le choix de mandats courts constitue alors un moyen de contrôle du peuple sur ses élus. 2-Le représentant doit inspirer au peuple un sentiment d’identification et susciter la confiance Pour Rosenvallon (1998 : extraits), le représentant doit