La fin des totalitarismes
L’effondrement du régime nazi est brutal et lié à la défaite militaire. Comme dans le cas du fascisme italien, il est totalement discrédité et il ne peut pas survivre à l’invasion. Les puissances alliées s’engagent à juger les crimes nazis et à éradiquer le nazisme.
Le régime soviétique auréolé par Stalingrad est au contraire conforté par la victoire. Le processus de sortie du totalitarisme est dans ce cas progressif. Il n’aboutit à la chute définitive du régime que dans la dernière décennie du siècle. L’impression de brutalité de l’effondrement de l’URSS après celui du Mur de Berlin ne doit pas faire oublier les racines profondes de cet évènement majeur de l’histoire du XXe siècle.
I-LA DÉNAZIFICATION DE L’ALLEMAGNE ET LE PROCÈS DE NUREMBERG
A-LE PROCES DE NUREMBERG, UN SYMBOLE
Au cours d’un procès qui dure de novembre 1945 à septembre 1946, 22 hauts responsables nazis doivent répondre, devant le tribunal international de Nuremberg de quatre chefs d’accusation : complot pour dominer l’Europe, crimes contre la paix, crimes de guerre et, véritable nouveauté juridique, crimes contre l’humanité. Le principe ainsi posé va donner lieu à des actions en justice ultérieures contre des nazis (Eichmann, Barbie) et inspire toujours aujourd’hui les actions des tribunaux pénaux internationaux. Le procès de Nuremberg est important à plusieurs titres. Il est en effet le premier grand procès d'une justice internationale. Il faudra attendre les années 1990 pour qu'une justice internationale soit de nouveau en vigueur (cour de La Haye jugeant les crimes en ex-Yougoslavie, d'Arusha pour le génocide rwandais, cour pénale internationale).
Il y a 12 condamnations à mort, 7 à la prison à vie, et 5 acquittements. Au nombre des condamnés, des personnalités importantes du régime nazi comme Hermann Gœring (numéro deux du Reich), Von Ribbentrop (ministre des affaires étrangères du Reich), Hans Frank (gouverneur de