La laïcité en terre réunionnaise : origine et originalité
Classification forcée au temps de l’engagisme
Durant l’époque esclavagiste, la Réunion diffère par une approche différente de la religion. Ailleurs, l’évangélisation est prônée pour consolider les gens alors que dans cette île de l’Océan Indien, l’on note un éventail cultuel assez large. Par conséquent, le christianisme n’est aucunement dominant dans ces terres de plantations.
Deux années après l’abolition, l’Église veut véritablement rayonner et devenir un élément fédérateur des Créoles. Les engagés africains et malgaches dès 1850 sont amenés vers un système chrétien d’assimilation.
La particularité des engagés indiens se révèle rapidement. Cela provient d’une coexistence de rites ancestraux de leur pays d’origine et de pratiques chrétiennes en ces temps de conversion. Cette persistance d’un fond religieux hindou met en évidence les difficultés des prêtres catholiques. Entre une religion qui ne veut s’effacer et une autre qui désire s’imposer, inévitablement ce déséquilibre doit disparaitre. Des mesures visant la liberté de culte indien sont dès lors menées, mettant en lumière une incompréhension de ces pratiques. Une intolérance sonore est notamment mise en exergue avec cela s’ajoute l’idée de trouble à l’ordre public. Des tentatives de nouvelles conversions sont faites pour amener les Indiens vers le chemin de la conscience chrétienne, mais les résultats sont assez faibles.
Dans les habitations, les Indiens débarqués décident de calquer leurs pratiques religieuses en Inde dans ce nouvel espace inconnu. Malgré les moqueries ou autres interdictions, le culte demeure du fait de cette masse d’individus ayant un même pays d’origine. L’indien devient le premier peuple issu de l’engagisme. Ils deviennent une minorité avec un poids non négligeable dans cette population réunionnaise. Ils tiennent par contre une place à part entière lorsque des termes discriminants tels que « sauvage », sont rapportés à