La liberté n’est-elle qu’une illusion
Introduction
La conscience me donne le sentiment d’être libre. Mais puis-je en déduire qu’elle me démontre que je suis réellement libre ? Non répond le déterminisme : se sentir libre n’est pas être libre. La croyance en notre liberté repose sur une ignorance des causes réelles qui nous font agir. A ce propos, Spinoza affirme dans l’Ethique que « ceux donc qui croient qu’ils parlent ou se taisent ou font quelque action que ce soi, par un libre décret de l’âme, rêvent les yeux ouverts ». En effet, c’est concevoir l’homme un empire dans un empire », croire naïvement « que l’homme trouble l’ordre de la nature plutôt qu’il ne le suit, qu’il a sur ses propres actions un pouvoir absolu et ne tire que de lui-même sa détermination ».
Ne peut-on pas sauver la liberté contre ce déterminisme ? Comment penser la possibilité de la liberté humaine ? En un mot, La liberté n’est-elle pas une illusion ?
1. Un fait de conscience : le sentiment immédiat de liberté.
a. Le sentiment immédiat de la liberté.
Le sentiment d’être libre est un fait de conscience qui paraît irréfutable. Spontanément, je me sens libre de faire ce que je veux comme je l’entends. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre. Il consiste en l’idée de la présence dans la conscience d’un pouvoir indéterminé et absolu de vouloir.
Mais n’y a-t-il pas une différence entre spontanément se sentir libre et effectivement être libre ? On comprend dès lors qu’on ne peut reposer l’enjeu de la liberté sur le simple sentiment, qu’on ne peut se contenter de se croire libre.
Est-il possible de faire véritablement l’expérience du libre arbitre ?
b. L’expérience du choix.
L’expérience du choix est le lieu privilégié où se forme et s’éprouve ce sentiment du libre arbitre. Même si j’ai dû me déterminer dans mon choix, il me semble toujours que j’aurais pu choisir autrement, contre toute raison, contre tout motif, si seulement je l’avais voulu. Pour cette