La marraine de guerre
De
Catherine CUENCA
Chapitre I
Verdun, novembre 1916. Étienne et Gaspard montent une garde de nuit dans une tranchée. Les lignes allemandes sont à 200 mètres. Il y a des fils barbelés, des sacs de sable, des piquets antichars et une mitrailleuse. Étienne à 22 ans. Il est Auvergnat. Gaspard en a 35. Il est le plus vieux soldat du bataillon et se permet d'appeler ses camarades « petit ». Étienne s'interroge sur le sens de cette guerre. Il devra abattre des hommes innocents « parce que sinon, c'est moi qui mourrai ». Gaspard le taquine à cause de sa marraine de guerre qui lui écrit depuis deux ans mais qu'il n'a jamais vue. Gaspard l'appelle « ta dulcinée ». Étienne croit qu'il y a une alerte aux gaz (gaz : mot invariable), alors qu'il s'agit d'un cadavre en décomposition à côté d'eux. La mort est leur compagne de chaque instant. La relève arrive. Étienne se repose dans son abri. Il pense à son enfance, dans son petit village d'Auvergne, à son baptême du feu, dans la plaine d'Alsace, à la vie des tranchées, et à ses combats : la Marne, les Eparges, Verdun où les combats durent depuis 10 mois. Un bombardement commence. Une jeune recrue de 17 ans s'affole. Il appelle sa mère. Étienne le gifle pour le calmer. Le jeune le remercie. Il s'appelle Alban.
Chapitre II
Le lendemain, Étienne est en réserve, à l'arrière du front, dans une ferme abandonnée. C'est la distribution du courrier. Il y a un colis pour Étienne, que sa marraine lui a envoyé. Il a été ouvert par le service de censure des armées. Le repas est mauvais, mais chacun l'accompagne de la nourriture reçue dans les colis. Étienne retrouve Alban, qui vient de Bretagne. Alban lui déclare que c'est son devoir de défendre la patrie en danger. Étienne se revoit, deux ans auparavant, plein d'illusions comme Alban. Après le repas, Étienne s'isole pour lire la lettre de sa marraine. Elle lui a fait parvenir des mouchoirs, des gants et une couverture. Le courrier a été