La mondialisation du sport
Le phénomène de mondialisation n'est pas un processus récent dans le domaine sportif. En effet, sans pour autant revenir aux Jeux panhélleniques, le sport moderne a connu son expansion au XIXème siècle en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Des rencontres professionnelles étaient organisées dans les villes et métropoles minières et industrielles sous une forme commerciale, alors que le sport amateur, notamment le football «américain» faisait son apparition sur les campus universitaires. Norbert Elias dans Sport et civilisation : une violence maitrisée souligne la puissance mondiale hégémonique que représentait la Grande-Bretagne en cette fin de XIXème siècle. De ce fait, il apparaît logique que ses sports (football, cricket, athlétisme) se soient proliféré dans le monde entier, remplaçant les jeux traditionnels et adoptant des identités nationales. Le processus de mondialisation du sport s'amorçait alors. Au début du XXème siècle, les Jeux Olympiques réapparaissaient et nombreux étaient ceux qui souhaitaent mettre en exergue les prouesses nationales et amener son pays sur la plus haute marche des podiums. Au cours des années 1920 et 1930, le sport professionnel et universitaire a atteint une popularité sans exemple, soutenue par les spectateurs locaux des classes ouvrières et des classes moyennes. La seconde guerre mondiale représente un tournant dans cette historiographie de la mondialisation du sport. Elle représente en effet la passation de pouvoir entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Ces derniers vont alors assumer leur rang de première puissance mondiale et l'extension dans le monde entier des « sports » dits américains (baseball, basketball, volleyball) s'explique par corrélation. Toutefois, comme dans bien des domaines, soutenue par les médias, cette mondialisation s’est accélérée depuis vingt ans et s’est accompagnée d’une expansion rapide des activités marchandes liées au sport, au point d'impliquer des masses