La mémoire de la shoah en france
Réponse organisée :
La société française ouvre les yeux sur l'abomination des camps de concentration et d'extermination nazis au retour des rares rescapés de la Shoah (La Libération). Mais ils se retrouvent rapidement confrontés à une société presque indifférente face à leurs témoignages. Nous pouvons ainsi nous demander comment la transmission de la mémoire de la Shoah en France a évolué de 1945 à nos jours.
Dans un contexte de « renaissance » du pays, et afin de ne pas désunir l'Unité nationale, la volonté d'oublier les événements douloureux passés va prendre le dessus, allant parfois même jusqu'à la dé-dramatisation ou la banalisation. La société plonge alors dans le mutisme. Les premiers témoignages des victimes juives sont passés sous silence malgré leur désir de crier leur souffrance, comme l'évoque avec émotion Simone Veil dans ses mémoires (« certains regards fuyants qui nous rendaient transparents). À cela s’ajoutent les difficultés de la vie quotidienne, qui font qu’à la Libération, les Français ont bien d’autres préoccupation. (Reconstruire une famille, faire le deuil...)
A partir de 1945, aucune distinction n'est faite entre les différentes catégories de déportés, ainsi les victimes du génocide sont assimilées à celle de la Résistance. De plus, l'antisémitisme de Vichy et son implication sont rarement évoqués. (Au cinéma, comme dans le film « Nuit et Brouillard » réalisé par Alain Resnais, on a prit soin de cacher le képi du policier français gardant le camp de Pithiviers). Les Historiens identifient même un « mythe Gaullien » d'une France où toute la société aurait résisté afin de se donner bonne conscience et même justifier l'injustifiable. On parle alors de résistancialisme, la mémoire officielle et collective devient absolument sélective. Lors des procès de la Libération, les dirigeants de Vichy sont condamnés pour haute trahison ; la déportation des juifs n’est évoquée que dans le cadre global de la