Le terme d'overdose implique souvent une issue fatale, due à l'excès de consommation d'un produit. On pourrait croire que le toxicomane atteint cet extrême parce qu'il est « obligé » de prendre des doses plus élevées pour maintenir un effet satisfaisant. Les observations montrent, cependant, que le toxicomane n'augmente pas ses doses spontanément. Les décès semblent plutôt dus à l'utilisation de mélanges (polytoxicomanie) qui incluent essentiellement, en marge des opiacés et des psychostimulants, l'alcool et les benzodiazépines. Les morts sont aussi liées à la consommation d'un produit d'origine inhabituelle ou, dans le cas des opiacés, à la reprise de la drogue après une longue période d'abstinence. Dans ce dernier cas, le danger vient de ce que la répétition des prises induit une tolérance au produit : une même dose induit des effets moindres. Or, cette tolérance disparaît après une abstinence prolongée. Bien que considérée comme l'une des caractéristiques de la toxicomanie, la tolérance n'est ni nécessaire ni suffisante au déclenchement de la dépendance. Elle paraît tout au plus la faciliter dans la mesure où elle diminue les effets aversifs de la drogue, et permet d'atteindre des doses plus élevées avec un risque moindre. Il existe d'ailleurs des substances non toxicomanogènes qui induisent une tolérance, les anti-hypertenseurs par exemple. Réciproquement, on n'observe pas de tolérance pour les effets psychostimulants des amphétamines.
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3 Drogues, dépendance et dopamine
On a longtemps lié l'installation de la dépendance, chez le toxicomane, à ce qu'il est convenu d'appeler le système de récompense. Il est désormais établi que tous les produits qui déclenchent la dépendance chez l'homme augmentent la libération d'un neuromédiateur, la dopamine, dans une zone précise du cerveau. Il est vraisemblable que l'installation de la dépendance soit due à la modification, par la drogue, de la cinétique et de l'amplitude de cette production de