La parole, dans toutes les cultures et toutes les civilisations, a quelque chose de sacré. Une des pires choses que l'on puisse dire d'une femme ou d'un homme, c'est certainement "Elle est sans parole", "C'est un homme sans parole" ou "Sa parole ne vaut rien". Le respect de la parole donnée n’existe pratiquement plus. Avant on se glorifiait de la respecter, maintenant personne ou presque n’en a cure, au moins en tout cas lorsqu’on ne connaît pas la personne à qui on a fait telle ou telle promesse. Jamais ne fut plus juste cette maxime : il y a loin de la parole aux lèvres. Revenons à l’étymologie du mot parole : elle est la même que celle du mot parabole en rhétorique . La parole nous touche lorsqu'elle est authentique, qu'elle témoigne de l'être qui parle à travers elle, ou quand elle énonce des vérités qui nous concerne. La parole est l’expression de notre être même - que cela nous apparaisse dans la nudité du cœur, dans le déploiement vrai de ce que nous regardons ou dans l'expérience de la beauté où la chose se découvre à nous dans tout son éclat. Une autre manière de faire apparaître cette différence, entre la parole authentique et la parole habituelle, est de souligner qu’une parole authentique est une parole qui soutient, même de manière inapparente notre propre mortalité (cabinet de réflexion).Celle qui est authentique, peut prendre trois visages, celui de la fidélité au coeur qu’elle fait résonner, celui de la rigueur qui lui permet de répondre à ce qui est, avec une justesse qui ne laisse pas indemne, et celui d’une parole qui réussit dans son rythme même à être beauté répondant à la beauté. Dans tous les cas, une telle parole s’appuie sur le silence
dont elle n’est qu’une modalité. Elle nous expose donc dans ce que nous sommes, tandis que la parole habituelle ne fait que recouvrir la profondeur de l’expérience. CELA DOIT NOUS AMENER A NOUS QUESTIONNER SUR CE QU’EST LA PAROLE SI CE N’EST L’EXPRESSION HUMAINE LA PLUS FUGACE, LA PLUS EPHEMERE ALORS