La performance d’un groupe coté

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Les récents scandales financiers intervenus aux Etats-Unis, en France ou en Italie ont jeté l’anathème sur les hauts dirigeants peu scrupuleux, aveuglés par un pouvoir dont ils se croyaient les dépositaires. Passés maîtres dans l’art de faire et de défaire des montages très sophistiqués, ces faussaires des temps modernes ont servi de catalyseurs à un débat autour de la transparence financière.
La notion de performance y occupe une place centrale et, à ce titre, fait parfois figure d’épouvantail.
Mais que recouvre-t-elle ? De quelles acceptions se réclame-t-elle ? Où commence et où finit la performance d’un groupe coté ? L’usage immodéré du mot « performance » et de l’adjectif dérivé dans les interviews de dirigeants, les communiqués d’entreprise et la presse économique tend à brouiller les repères et agit comme un opium sur nos consciences. Tout se passe comme si chacun possédait le trousseau de clés qui permet d’accéder à cette notion essentielle du capitalisme financier. Les apparences sont trompeuses. La performance, en particulier économique et financière, d’une entreprise – a fortiori d’un groupe - ne s’impose pas d’emblée comme une vérité imparable. En outre, la complexité qui façonne une grande organisation s’accorde mal avec les réponses trop simples. S’intéresser au territoire de la performance et tenter de le quantifier, cela consiste à ouvrir plusieurs boîtes de Pandore. Le point de départ de notre démarche pose la question de l’universalité de la notion de performance. Ce doute sous-tend deux hypothèses que nos recherches s’emploieront à démontrer. La performance d’un groupe coté, par essence multidimensionnel, n’est pas réductible à la création de valeur actionnariale (première hypothèse). Elle s’inscrit dans une logique d’étalonnage concurrentiel ou endogène, et présente donc un caractère relatif (deuxième hypothèse). La

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