III - La place des réponses religieuses dans la vie démocratique d’un état

A – Point de vue politique :
Dans une démocratie, le rôle d’un politique n’est pas de modeler le citoyen pour l’adapter à la société mais d’adapter la société à la diversité des citoyens. C’est pourquoi, même si le réalisme politique ne permet à aucune religion d’imposer ses règles au niveau universel, chaque état possède la faculté de déterminer selon ses propres convictions et celles de ses citoyens de la place à accorder à la religion dans la vie démocratique de l’Etat. Au niveau international, le débat l’ « éthique de la délibération » devient impératif lorsque la volonté des états est de parvenir à un minimum universel qui répond aux besoins de tous.
Cependant il nous faut distinguer la politique adoptée dans les états européens comme la France ou l’Italie et celle des pays ou la religion tient une place plus importante tels que les pays islamiques ou les Etats-Unis.
Dans les sociétés occidentales, le droit de la bioéthique est né d’une volonté de séparer entre une éthique laïque et une morale religieuse qui date déjà de l’époque des lumières. Les autres sociétés dont notamment les sociétés musulmanes, n’ayant pas vécu le phénomène de la laïcisation sont restées largement imprégnées par la morale religieuse. Celle-ci trouve son origine dans les textes sacrés mais également dans les travaux des fuqahas. Partant de ce parallèle entre deux civilisations qui ont vécu l’expérience du sacré différemment, nous pouvons être tentés de conclure que chacune des deux a une position propre sur tout ce qui relève du vivant et notamment des problèmes posés par les nouvelles techniques médicales.
Pourtant, l’observation attentive des débats bioéthiques dans les quatre coins du monde nous révèle une réalité : si la biomédecine constitue un autre champ permettant l’intervention du religieux dans les sociétés musulmanes, elle permet également à la religion de reconquérir l’espace public dans les