La plume noire
Le regard perçant du rapace se tourna alors vers un groupe d’humain qui progressait difficilement sur le chemin sinueux longeant le précipice. Parmi eux, une femme à la chevelure tombante, escaladait le terrain dangereux près du sinistre ravin. Elle leva ses yeux gris perles vers le haut du sommet qu’elle gravissait et elle croisa le regard pénétrant de l’aigle noir. Après avoir observé ce noble oiseau, Silla regarda les dos des deux guides. La marche assidue l’avait épuisé, elle haletait, suffoquait et un point de coté la tiraillait. La jeune femme huma le vent brûlant qui effleurait sa peau et elle sentit une brise d’air fraîche. Elle profita de cette accalmie pour atteindre le sommet du pic et elle s’effondra près des deux guides à la peau basanée qui l’attendait. Elle avala de longues gorgées d’eau. Ils décidèrent de faire une petite pause avant de reprendre la route.
Ils quittèrent la chaleur sèche et ardente pour pénétrer dans l’atmosphère prenante de la jungle. L’étouffante chaleur humide leur collait à la peau. Pas de vent, aucune brise. Rien qu’une chaleur constante et brûlante. La petite troupe marchait avec peine dans cette vaste forêt tropicale.
Au bout de trois heures de marche laborieuse, Silla sentit alors une présence. Quelqu’un ou quelque chose qui les observait, suivait tous leurs mouvements. Un frisson parcourut son échine. Elle scruta longuement