La poésie lyrique ne parle-t-elle que du poète lui-même?
Les poèmes sont pour leur auteur l’occasion de mettre leur cœur à nu et donc de refléter leur vie intime, d’où la dimension autobiographique très présente dans la poésie. En effet, le poète peut ainsi laisser libre cours à ses sentiments et ses souvenirs, qu’il peut plus facilement exprimer puisqu’il est lui-même sujet. Comme le fait Villon dans « ballade des pendus » en utilisant « nous », ou encore Lamartine dans « Méditations poétiques » qui utilise la première personne du singulier et du pluriel. Le plus souvent, le poète cherche à décrire des émotions fortes telles que la souffrance, la tristesse, l’amour, la détresse… tel que Villon qui évoque l’horreur en utilisant le champ lexical de la souffrance dans « ballade des pendus »: « dévorée » (v.7) ; « infernale » (V.18); « arraché »(V.24) ; « becquetés » (V.28), ou tel que Lamartine qui décrit la faiblesse dont il fait preuve face au temps. Cependant le poète, selon lui, a une place particulière dans la société. Il est au dessus du peuple et son rôle est selon lui, de dénoncer et de guider le peuple vers le progrès ; comme le prétend Victor Hugo dans « Les rayons et les Ombres » : « Peuples ! Ecoutez le poète ! » (v.1) ; « Lui seul a le front éclairé » (v.4) ; « Dieu parle à voix basse à son âme » (v.9) .Pour Hugo, le poète est un intermédiaire de Dieu, un élu. De plus, Baudelaire dans « l’Albatros » évoque aussi une distinction entre le peuple et le poète qui se trouve au dessus, d’où la comparaison entre Baudelaire lui-même et l’Albatros. Cependant, selon Baudelaire, l’Albatros est beau et majestueux dans le ciel, mais est une