La presse gratuite
I – HISTORIQUE
La presse gratuite doit son origine à Marcel Timmers dans la Sarthe : il prend l’initiative, en 1960, de transformer des bulletins paroissiaux en journaux d’annonces dont les frais de fonctionnement sont couverts par la publicité et donne ainsi naissance au «Carillon».
Le succès de ce journal d’annonces incite à la répétition de l’expérience et, dès 1978, 18 publications constituent le groupe Carillon.
Le mouvement s’est ensuite étendu aux pays limitrophes : dans les années 60, de nombreux éditeurs, tous indépendants initialement, ont créé des «toutes boîtes» (appellation belge) dans toutes les localités de plus de 20 000 habitants. Ces journaux ont vite été appelés «gratuits» en France, tant le mode de perception (la distribution) a primé sur le mode de fonctionnement.
Tandis que certains sortent du rang en fondant de véritables groupes ( Paul Dini et Comareg, Claude Léoni et Spir, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement), d’autres, indépendants, résistent avec succès; ils confirment ainsi le caractère essentiellement local du produit.
Si le nombre de titres de la presse gratuite ne manifeste pas une réelle progression, l’évolution des recettes publicitaires des gratuits témoigne, elle, de l’engouement pour ce mode de communication depuis une quinzaine d’années.
Les causes de ce développement sont multiples:
1. L’augmentation du revenu des ménages pendant les «Trente Glorieuses» qui a favorisé l’explosion du commerce local,
2. La rurbanisation, qui a modelé le partage entre zones urbaines et rurales et redéfini les découpages régionaux, exigeant une communication adaptée,
3. L’évolution de la réglementation publicitaire, qui a exclu les annonceurs locaux du champ des médias audiovisuels, (pour rappel la radio n’a été autorisée à diffuser de la publicité localement qu’en 1984)
4. L’inadaptation de la presse quotidienne régionale aux