La princesse de clèves
De « Il parut alors une beauté à la cour » à « il alla le soir chez Mme Sœur du Roi». La Princesse de Clèves" paru sans nom d’auteur en 1678 (chez l’éditeur Claude Barbin), a été attribué à Madame de La Fayette, alors âgée de 45 ans, bien connue dans les milieux littéraires et parisiens.
Si l’on considère aujourd’hui qu’il s’agit d’un ouvrage sans doute plus collectif, (le nom de La Rochefoucauld y est associé), il est néanmoins intéressant de savoir que celle qui en a la part la plus importante et qui lui donna sa cohérence sur la longue période de sa conception (1672-1677), ne vit son nom apparaître sur la couverture qu’en 1780, soit plus de 100 ans après sa parution.
Mme de Lafayette se rattache à la tradition des moralistes du grand siècle. La passion amoureuse — plus que tout autre tourment de l’âme — détourne de la plénitude et du bonheur véritables. Comme ces moralistes, Mme de Lafayette entretient un point de vue pessimiste sur les désordres passionnels : horreur de la passion, propension à la faute, souffrance. Tous souhaitent une vie mesurée, le contrôle de la raison sur leurs sentiments... L’ intrigue qui se déroule à la Cour d’Henri II (qui ressemble étrangement à celle, raffinée, de Louis XIV, contemporaine de l’auteure et de ses lecteurs).C’est le premier roman d’analyse de la littérature. Elle descend de la volonté de Madame de Lafayette de faire une œuvre édifiante, capable d’instruire les dames et les jeunes filles, grandes lectrices de romans au XVIIe.Une ambition très réaliste , novatrice et analytique pour l’époque. L’extrait étudié ici relate le portrait de l’héroïne du roman. Il se situe en tout début de roman. Un portrait idéalisé et élogieux de Mlle de Chartres , future Princesse de Clèves, qui fait son entrée à la cour d’Henri II et qui rencontre dans une joaillerie son futur époux : M de Clèves .
Lors de cette analyse , on scindera en deux parties l’extrait : le portrait et la rencontre. Le portrait est avant tout