La révolution industrielle belge est, juste après celle d’Angleterre, la première du continent européen. Commence alors une époque de croissance intensive, marquée surtout par le développement de trois secteurs : le textile, les houilleries et la métallurgie. Le progrès technique y est colossal.

On constate dans le document 47.2 que l’exportation de notre pays vers l’Angleterre passe de 13 à 458 millions de francs et que l’importation passe de 27 à 419 millions de francs. Il y a donc, tout comme en Angleterre, une montée de la demande et de la production, liée au développement de nouvelles technologies.
Dans les voyages que fit Liévin Bauwens en Angleterre de 1795 à 1798, il entrevit la révolution qui s’opérait dans la fabrication du coton. Il se mit en tête d’apporter cette nouvelle technologie en Belgique, et ce malgré les peines rigoureuses dont le menaçait la législation anglaise. Il réussit à installer quelques machines dans un local à Gand. Cet établissement faisait vivre 12 000 personnes en 1805 (Natalis Briavoinne, « Sur les inventions et perfectionnements dans l’industrie depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours »). Dès 1816, la famille Cockerill établit à liège des ateliers de constructions pour les machines à vapeurs, les mécaniques à filer le lin et la laine peignée, ainsi qu’une filature de lin. John Cockerill y construisit deux ans après le premier haut-fourneau au coke connu dans la province de Liège (J.-L. Jadouille et A. Thion, « De la fin du XVIIIe siècle »).
En Belgique, de 1850 à 1900, les chiffres sont significatifs : la production de houille passe de 5.8 à 23.5 millions de tonnes ; la production de fonte passe de 144 à 1019 millions de tonnes ; le réseau ferroviaire passe de 902 à 4591 km ; les exportations passent de 210 à 1923 millions de francs et les importations passent de 222 à 3068 millions de francs (R. Brion et J.-L. Moreau, « La société Générale de Belgique »). Les charbonnages sont localisés à Liège,

Charleroi et