La resurgence de la piraterie dans le golfe d’aden
Jambe de bois, barbiche saillante, œil bandé et sabre à la hanche… tel est le souvenir que nous gardons tous du pirate qui, des temps antédiluviens où l’immensité des mers et des océans et le défaut de souveraineté des Etats sur la haute mer favorisaient la déprédation sur ces espaces, écumait les côtes de la méditerranée. En effet, la piraterie n’est pas une invention du siècle dernier. Le souvenir des grandes pages de l’histoire du pugilat contre les flibustiers en méditerranée à l’époque de la Rome Antique, ou dans les Îles Caraïbes au XVIIe siècle en témoigne. La prise de plusieurs navires dans le Golfe d’Aden, au large des côtes somaliennes précisément, dont un pétrolier début janvier 2009 et hier encore un bâtiment français, a remis sur le tapis la menace des actes de brigandage sur la sécurité des routes maritimes commerciales, ainsi que les activités de pêche. La résurgence desdits actes a poussé les Etats à sortir de leur léthargie en multipliant des actions dans le sens de la fixation d’un cadre juridique international pour la définition du crime de piraterie et, bien entendu, l’adoption d’un régime de sanctions y afférent. Pour analyser le phénomène de piraterie dans tous ses contours, il convient donc davantage de considérer un triptyque d’éléments prenant en compte le sens de la notion même de piraterie en Droit International (I), l’essence des actes de brigandage dans le golfe d’Aden (II), et la philosophie du système répressif progressivement mis en place par la communauté internationale pour y remédier (III).
I- La notion de ‘‘Piraterie’’ en Droit International.
La tentative est grande pour bon nombre d’Etats, animés par la forte ambition de mettre fin aux rapts, pillages et détournements à l’encontre des navires battant leur pavillon, de donner un sens très large au concept de piraterie. Fort heureusement, deux