Depuis décembre 2010, des révoltes éclatent dans différents pays du « monde arabe ». Quelques jours après les premières manifestations de Tunis, plusieurs peuples se révoltent à leur tour. L’expression « monde arabe » est très controversée et peut prendre de nombreuses significations selon les critères que l’on prend en compte. De manière générale, elle désigne un ensemble de régions couvrant le Nord de l'Afrique, la péninsule Arabique et le Proche-Orient ayant en commun une culture et une composante ethnique majoritairement arabe. Ces révoltes qui sont qualifiées de révolutions dans les médias font, en effet, appel à de brusques et importants changements au niveau politique, social et économique. En peu de temps, un pas important vers la démocratie a été fait dans l’histoire de ces pays qui étaient considérés comme inamovibles. D’où proviennent ces révolutions et où nous mènent-elles ?
Les mouvements populaires dans les pays concernés du monde arabe sont liés à la fois à la modernisation accélérée de ces sociétés et à un développement économique inefficace. Ces pays connaissent une croissance économique importante ces dernières années, il y a plusieurs explications à cela.
Tout d’abord, la population a fortement augmentée entre les années 1960 et 2010. Elle est passée de 4,2 à 10,4 millions d’habitants en Tunisie ; de 27,8 à 84,5 en Egypte et de 1,3 à 6,5 en Libye. Il en est de même pour tous les pays de monde arabe. De ce fait, la population est de plus en plus jeune, 50% des Egyptiens ont moins de 24 ans et 50% des Tunisiens moins de 29 ans. Les conséquences économiques découlent de ce fait car le nombre d’entrants sur le marché du travail est ainsi trop élevé. En Tunisie, 140 000 personnes se mettent à la recherche d’un emploi chaque année. Ceux-ci sont en général plus diplômés que les chercheurs d’emploi en Egypte. Malgré la croissance soutenue, l’économie ne fourni pas assez d’emplois pour pouvoir intégrer autant de jeunes demandeurs.
Les états auraient pu