La voie du budo
VERS L'INTERSECTION
DU KARATE-DO
&
DU BOUDDHISME ZEN
Professeur : R. P. Jacques SCHEUER, s. j.
Travail réalisé dans le cadre du Diplôme d'Etudes Complémentaires en Sciences des Religions • SREL 2DC présenté par
Vincent LEDUC
- 1998 / 1999 -
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De prime abord, lorsqu'on parle de «karaté» aujourd'hui, deux représentations à première vue antinomiques, apparaissent classiquement à l'esprit des Occidentaux. D'une part, cette discipline évoque pour certains, des scènes d'agressivité redoutée, et pour d'autres, des images de sérénité et de maîtrise de soi. Effectivement, le karaté est souvent perçu par le grand public, via le cinéma de surcroît, comme un "sport dur et violent" pratiqué par des "excités" de la bagarre et du grand écart ; ces "sportifs" répondant d'ailleurs toujours présents lorsqu'il s'agit d'exhiber "leur art de combat" pour se donner en spectacle. Toute parole, tout geste, toute attitude d'autrui devient dès lors pour ces "combattants", l'occasion de "vérifier" leurs acquis techniques. Tout est interprété comme une provocation, et doit entraîner par conséquent à leurs yeux, une "riposte" destructrice, très "raffinée", "acharnée" si possible, et surtout disproportionnée, afin d'y voir leur ego satisfait. Mais quel rapport y a-t-il avec la conception originelle du karaté ? Certes, on parlera du karaté actuel comme un art issu du budô - littéralement, «la voie du guerrier» -, mais quel en est le sens véritable dans la tradition japonaise ? D'autres, par ailleurs, qualifient le karaté comme un art de vivre qui développe positivement des principes d'éducation visant l'apprentissage à l'effort, la confiance en soi, le sens de la discipline, la maîtrise de soi... En ce sens, cette quête de perfectionnement tant de l'esprit que du corps se verra reliée par beaucoup, à la philosophie du bouddhisme zen. Mais quel type de relation peut-il y avoir historiquement