La voix du regard chez baudelaire
TRINITY COLLEGE OF DUBLIN
FRENCH DEPARTMENT
Text and Visual studies
Mémoire intitulé
La Voix du Regard chez Baudelaire
Anastasia Deligianni
Premier semestre
2006-2007
Avant propos
Sartre insistait à ce que l’on rencontre autrui, on ne le constitue pas. On peut le vérifier par l’exemple des vers qui nous lisent et des poèmes qui nous trouvent en recherche inconsciente d’un idéal, peut-être parce que leur propre sujet avait déjà trouvé en veille pareille leur poète. Ainsi, on commence à croire aux revenants, puisque, selon Derrida, « un signe qui n’aurait lieu qu’une fois ne serait pas un signe ».[2] Et on réunit en une chanson les petits détails et les grandes questions qui nous semblaient dispersés, tout en prétendant répondre au présent à un appel en tout cas éternel et infini. De l’avis de Plotin, « si elle doit recevoir l’empreinte de toutes choses, de la même manière, et à plus forte raison, l’âme doit être sans forme (aneideon), si aucun obstacle, placé en elle, ne doit s’opposer à ce qu’elle soit fécondée et illuminée par la Nature Première. » Et il remarque que « s’il en est ainsi, il faut que l’âme, une fois retirée de toutes les choses qui sont à l’extérieur, se retourne totalement vers l’intérieur, sans s’incliner vers aucune des choses qui sont à l’extérieur, mais, dans un non-savoir de toutes choses (et auparavant, c’était en ce qui concerne la sensation, maintenant, c’est aussi en ce qui concerne les formes), et dans un non-savoir de soi-même, il faut devenir possédé par lui dans la vision, et, s’étant unie à lui, ayant en quelque sorte suffisamment