La créativité artistique et la folie
Enfin, elle désigne une attitude marginale, anormale aux yeux de la société. S’il est ardu d’établir une définition claire de la folie, nous pouvons remarquer que son vocabulaire obéit à une dualité entre une acception positive et négative. Ainsi, la « mania » grecque, comme la « furor » latine décrivent un état d’exception, proche de l’inspiration créatrice, de l’enthousiasme et du génie. A l’inverse, la folie revêt une dimension sombre puisqu’elle fait écho à l’immoralité, au crime. Il n’est donc pas surprenant qu’elle déchaîne les passions, qu’elle suscite la fascination et devienne un topos récurant en matière d’art. En effet, de nombreux artistes l’ont célébrée, à l’image de Maupassant dans le Horla ou Gérard de Nerval dans …afficher plus de contenu…
Selon De Chambrain, « Les coloristes ont introduit une peinture libertine ». Selon eux, les coloristes ont introduit un art libertin notamment car les femmes peintes par Rubens éveillent un désir, un éveil des sens incontrôlable et critiquable chez le spectateur. Par conséquent, l’art doit avoir une dimension rationnelle, sous peine de tomber dans la tromperie, la séduction qui annule l’esprit critique du spectateur. C’est pourquoi Kant fustige les « Schwärmerei » dans Critique de la raison pure. Ce therme désigne la démence, l’enthousiasme pernicieux de Swendenborg, initiateur de la théorie des synesthésies et plus largement des « exaltés », soit ceux qui souhaitent dépasser les limites de la raison humaine en se prétendant visionnaires. Considérés comme fous, ils sont également dénoncés comme des êtres immoraux. Cependant, au XVIIIème siècle, la notion d’art s’élargit avec les « Beaux-Arts ». L’artiste