La parole dans les fausses confidences de marivaux
Rémy se révèle comique mais brutal dans sa présentation de la situation de Dorante acte I scène
3 : "auquel cas, serviteur au collatéral", dans la rapidité avec laquelle il dispose des sentiments de
Marton et Dorante :"Je vous laisse le soin de présenter votre futur à Madame. Adieu, ma nièce", dans sa réaction d'incompréhension quand Dorante refuse d'épouser une femme avec 15 000 livres de rentes :"Est-ce là votre dernier mot, berger fidèle ? ... Oh ! le sot coeur ... vous êtes un imbécile, un insensé"(II 11), "idiot, garde ta tendresse, et moi ma succession". Il se défend contre les brutalités verbales de Mme Argante sur le même ton qu'elle tout au long de l'acte III scène 5.
Mme Argante comme M. Rémy adoptent une parole brutale quand des questions d'argent sont …afficher plus de contenu…
Il tend à vaincre les préjugés et les réticences de l'amour-propre (: sentiment de sa valeur, de sa propre dignité), afin de susciter l'aveu du sentiment amoureux qui se fait selon un cheminement douloureux qui intègre le moment capital de la surprise et celui du triomphe. Il s'agit de devenir conscient de ce que l'on est et de ses sentiments. Le marivaudage est une maïeutique (du grec : art de faire accoucher - dans la philosophie socratique, art de faire découvrir à l'interlocuteur, par une série de questions, les vérités qu'il a en lui) du sentiment amoureux. Les confidences, les a parte, les gestes sont autant de révélateurs de ce sentiment inconscient qui envahit insidieusement le sujet. Il s'agit d'acquérir, de gagner sur soi et sur les autres, une parole libre, celle de