La princesse de clèves, mme de beaudelaire
A travers ce roman, Mme de Lafayette poursuit une analyse critique de la passion , et notamment des tourments qui assaillent le personnage éponyme, partagé entre l’amour violent qu’elle éprouve pour le duc et son attachement à un certain nombre de valeurs comme la vertu. Cependant, est-il possible de disqualifier totalement les passions, dans la mesure où celles-ci sont intimement liées à l’appréhension de l’intériorité du sujet, qui constitue à partir de Mme de Lafayette un des objectifs du romancier ? Un romancier peut-il assumer une condamnation complète des passions ? Nous montrerons que La Princesse de Clèves est indéniablement marquée par une conception négative des passions, qui fait écho à celle que développent d’autres œuvres à la même époque. Cependant, la passion ne saurait être totalement disqualifiée …afficher plus de contenu…
Elle qui a été élevée loin de la cour aspire très rapidement à prendre ses distances avec cet univers corrompu, où l’on songe toujours à « s’élever, à plaire, à servir ou à nuire ». Ce n’est qu’à la toute fin du roman que Mme de Clèves parvient à échapper au duc, en se retirant dans une maison religieuse, et en refusant de répondre à toute sollicitation de Nemours, et plus largement du monde extérieur. Cette recherche de la solitude nous rappelle les dernières années de la vie de l’auteur elle-même : après la mort de La Rochefoucauld, suivie de celle de son mari, Mme de Lafayette cesse toute activité mondaine, vit dans une retraite de plus en plus complète, et se consacre à la méditation