La solitude de la princesse de clèves, mme de clèves
La Solitude de la Princesse de Cl~ves
Rima Majaess
/Mémoire de spécialisation écrit sous la direction de Pierre Gérin, professeur imérite du Département de langues modernes de l'Université du Mont Saint-Vincent
! Halifax, N.-E~7
l. Réflexions sur la solitude
Nombreux sont les critiques qui ont étudié !'oeuvre de Mme de Lafayette.
Ils révêlent pour la plupart l'existence de la solitude, mais il paraît que nul ouvrage ne discute véritablement ce thame pourtant bien apparent. La PPincesse …afficher plus de contenu…
68). Si elle s'isole, c'est pour réfléchir. Elle regarde le péril en face: il est sûr qu'elle aime1 il est sûr qu'elle ne veut point manquer ! ses devoirs. Elle accepte la lutte. Plus fortement que jamais elle s'attachera! son mari. Elle évitera, autant qu'il dépendra d'elle, de revoir M. de Nemours. Le cal~e peu à peu revient en elle.
Elle médite les paroles de Mme de Chàrtres sur son lit de mort. Et il lui sem ble que cela fait "une suspension à ses sentiments qui lui (fait) croire qu'ils
(sont) entièrement effacés" (p. 80). Pour la première fois, dans le récit apparait l'opposition entre l'atmosphère de la cour où il faut sans cesse …afficher plus de contenu…
La princesse prend alors conscience de sa faiblesse: "je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi" (p. 119). Dans ce pa ragraphe où l'analyse de la solitude se fait introspective, c'est la première fois que Mme de Lafayette adhère complètement aux mouvements de conscience de son héro!ne et s'efface complètement du récit. Le monologue intérieur, au style direct, revêt ainsi une grandeur pathétique. Si la princesse décide de fuir cet amour, c'est qu'il est par essence instable. Elle veut revenir en arrière; sa mère avait raison; elle entend ses dernières paroles (p. 68):
Ayez de la force et du courage, ma fille, retirez vous de la cour, obligez votre mari de vous emmener, ne craignez