La stratégie du state building dans l'arc des crises
INTRODUCTION :
Accroche : Les Américains, fin 2001 en Afghanistan, une fois les talibans chassés du pouvoir, avaient affiché l'objectif de construire un État et des institutions démocratiques dans ce pays. Toutefois, la présence américaine sur le sol Afghan s’est traduite par un fiasco américain complet marquant l’échec définitif d’un concept appelé state building. À l'origine de ce concept …afficher plus de contenu…
C’est l’impossibilité de reproduire cette trajectoire qui explique que l’universalisation forcée de ce modèle politique s’est révélée si riche en problèmes. Bertrand Badie confirme cette vision dans son ouvrage L’État importé (Fayard, 1992). « La durée est le meilleur allié de l’invention dans les domaines politiques et sociaux, écrit-il dans la préface de sa réédition en 2016” alors que la mondialisation a eu pour effet d’obliger les dominés non seulement à s’inscrire dans le temps des dominants, mais également à réagir aussi vite que possible à leurs défis et à s’aligner sur leurs enjeux. »
On ne peut donc pas créer artificiellement 10 siècles de culture commune.
Comme le relève également Fukuyama (2004), l’UE constitue elle-même un …afficher plus de contenu…
Ainsi, lorsqu’il n’est pas possible de “diffuser” la responsabilité, il est alors proclamé que la souveraineté sera “rendue” aussi rapidement que possible.
Une des raisons du recul des puissances occidentales est soulevée par Marina Ottaway en
2003, lorsqu’elle affirme : “La communauté internationale a élaboré une liste deprescriptions pour la reconstruction d’État qui est tellement exhaustive qu’elle