La théorie de la souveraineté selon hobbes
Cours du 1er février 2022
Céline Spector
NE PAS DIFFUSER
IV. La théorie de la souveraineté La difficulté léguée par l’Insensé conduit donc à entrevoir une solution rationnelle pour que tous soient incités à coopérer ou dissuadés de se dérober à leurs obligations. C’est parce que les lois naturelles ne sont pas spontanément suivis par tous que les hommes ne peuvent s’en remettre à leur propre imperium, comme le stipule le
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Le Souverain est tout-puissant au sens où rien d’extérieur à lui ne peut l’entraver ; il est parfaitement « libre » au sens où il ne peut se lier lui- même. Comme l’écrit Hobbes plus loin, les souverains sont certes assujettis aux lois naturelles qui sont prétendument divines : « Mais aux lois qu’il fait lui-même, autrement dit, aux lois que fait la République, le souverain n’est pas assujetti »
(p. 346). Doté d’une telle puissance pleine et entière (la plenitudo potestatis jadis impartie au Pape), il pourra ainsi (sous le Dieu immortel, ajoute ironiquement
Hobbes), s’acquitter de sa mission de protection qui justifie l’obéissance des …afficher plus de contenu…
689). Comme nous le verrons, le caractère absolu de la souveraineté tient à ce que le souverain (homme ou assemblée » « n’est pas assujetti aux lois civiles » puisqu’il détient précisément le « pouvoir de faire les lois et de les repousser » : « il peut quand cela lui plaît se libérer de cette sujétion en repoussant les lois qui le dérangent et en faisant de nouvelles » (p. 283). Sans doute ne faut-il pas penser cette toute-puissance comme une puissance infinie ou un « pouvoir infini », puisque pour Hobbes, l’infini ne renvoie qu’à la finitude de notre esprit : « Quand nous disons qu’une chose est infinie, nous voulons seulement dire que nous ne sommes pas capables d’en concevoir les termes et les bornes : ce n’est pas de la chose que nous