L'assommoir, Gervaise
Issue d’une lignée bâtarde, elle ne peut échapper au déterminisme et à l’alcoolisme, d’où sa peur face à l’alambic : « Gervaise, prise d’un frisson, recula ». Tout au long du roman, il y a autant de signes qui montrent que le destin s’acharne sur l’héroïne ; elle passe d’un homme à un autre, la chute de coupeau, le départ et le retour de Lantier, la mort de maman Coupeau, son errance dans l’univers parisien à l’instar d’un fantôme de tragédie frappé de cécité : « Gervaise allait toujours aveuglée, perdue, sans distinguer rien qui pût la guider »B- Des figures de …afficher plus de contenu…
Elle emprunte au modèle tragique classique l’éphémère illusion de triomphe qui est suivie d’une chute retentissante. Nous assistons à un retournement de situation dans la deuxième moitié du roman : elle devient une femme de joie taquinée partout dans les rues de Paris. Elle quémande après avoir échoué à réaliser son idéal du chapitre 2. Une ironie tragique et un fiasco retentissant. La mort à la fin dans la niche du père Bru est une issue et une échappatoire après son ultime rejet et son écrasement par l’espace.ConclusionAinsi prend fin la vie de Gervaise. Son succès, son avachissement, son drame sont exemplaires. Un destin que le romancier veut moralisateur, un destin qui est le produit d’une double détermination, celle du milieu et celle d’une conception littéraire du romancier pour réussir une représentation du destin tragique de