Le bonheur est-il inaccessible à l'homme ?
Le bonheur est le but universellement recherché par tout être humain. Il est en effet commun chez l’homme de vouloir mener une existence heureuse; c’est cette volonté même qui anime toute nos actions et nos préoccupation. Faire une réflexion sur le bonheur, c‘est faire une réflexion sur le sens même de la vie, voire sur son intérêt . Or, devant l’insatisfaction, la non maîtrise de la fortune, l’inhérence du malheur à la vie, l’homme voit dans le bonheur une sorte d‘idéal impossible à atteindre. Car dans chaque chemin vers l’épanouissement l’homme est sans cesse ramené à la triste et brutal réalité de la vie. Le bonheur serait-il donc inaccessible ? Mais la question du bonheur se heurte à la complexité de son sens. Etymologiquement il amène à penser le bonheur comme un don de la fortune et comme un état passager non maîtrisable. Or la notion est définie comme un état durable de pleine satisfaction. N’est-ce pas là la clef de son accessibilité ? Platon par la métaphore du tonneau plein ou tonneau percé (Gorgias) montre bien la vision contradictoire que nous avons du bonheur; serait-ce un état de satiété et de tranquillité sans aucune souffrance, état impossible dans la réalité ? Ou au contraire, serait-ce la satisfaction régulière des désirs, ce qui donnerait le bonheur comme possible mais temporaire et renouvelable ? Peut on réellement être heureux si ce bonheur est toujours suivie d’un malheur ? Le bonheur : réalité possible ou simple illusion de l’homme ?
Dans l’opinion commune le bonheur serait un état de pleine satisfaction durable. Il serait à l’image du « tonneau plein » de Socrate, c’est-à-dire n’éprouver plus aucun manque ou besoin. Or une tel satisfaction est impossible, et cela de par la nature même de l’homme. Celui-ci conduit sa vie selon ses désirs, qui implique une souffrance né du maque de l’objet convoité. Mais lorsque l’on atteint son but censé nous provoquer du plaisir ou du bonheur,