Le budget: un instrument de politique économique
Lenoir, économiste français, disait: « Le marché sans Etat est le marché dans tous ces états » et sous-entendait donc une intervention inévitable de l’Etat dans l’économie. Ce qui n’est pas l’opinion des libéraux, et notamment d’Adam Smith, pour qui seuls les marchés et la « main invisible » régulent l’offre et la demande. Sans pour autant prôner une planification économique, la notion de ‘politique économique’ désigne en fait l’ensemble des décisions des acteurs politiques et économiques qui vise à avoir un impact et à orienter l’économie. Elle se divise principalement entre politique budgétaire et politique monétaire, même s’il on peut en rajouter d’autres, telle que la politique de change. Si, traditionnellement, les recettes de l’Etat ne servaient qu’à assurer le bon fonctionnement des services publics, c’est à partir des années 1970, après le premier choc pétrolier, que s’impose l’idée d’une intervention de l’Etat dans l’économie, par l’utilisation des recettes et des dépenses publiques afin d’atteindre certains objectifs économiques. C’est ainsi que l’on peut définir la politique budgétaire, qui constitue également pour Samuelson « un processus consistant à manipuler les finances publiques et les impôts de manière à contribuer à amortir les oscillations de l’activité économique ». Si l’intervention de l’Etat se justifie d’abord par la volonté de faire tendre l’activité économique vers sa tendance de long terme, elle peut également être critiquée, notamment à cause des dettes publiques ou de l’entrave dans les marchés. Dans quelle mesure l’intervention de l’Etat dans l’économie, par le biais de la politique budgétaire, est-elle envisageable? Si le budget est un instrument aux moyens et buts multiples, son usage demeure controversé.
I) Un instrument aux buts et aux moyens multiples
A Un moyen d’agir sur le niveau d’activité Que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, suivant des