Le chant des marais

Loin vers l’infini s’étendent
Des grands près marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux.
REFRAIN
O, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher.
Dans le camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert
Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira
Libre enfin, ô ma patrie,
Je dirai tu es à moi.
REFRAIN
O, terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer.

Le chant des Marais (HDA)

PRESENTATION DE L’ŒUVRE :

« Le chant des marais » est la version française d’une chanson née dans un camp de concentration allemand en 1933, sous le nom de « Chant des soldats du marais » ( Die Moorsoldaten, en allemand)

Il a été écrit en juillet-août 1933, au tout début du régime nazi, par des Allemands internés dans l'un des premiers camps nazis de concentration: Börgermoor, situé dans la région marécageuse de l'Emsland, en Basse Saxe, en Allemagne du nord.

CONTEXTE HISTORIQUE :

Dès son arrivé au pouvoir Hitler met en place des camps pour interner les opposants politiques.

Les militants communistes puis socialistes sont les premières cibles de la répression, puis tous ceux qui s’opposent pour des raisons politiques ou religieuses à l’idéologie nazie.

Il ne s’agit pas encore de camps d’extermination, mais le régime est très dur.

Selon un rescapé qui témoigne en 1938, les hommes étaient amenés à travailler dans de l’eau jusqu’à la ceinture été comme hiver.

Les internés sont de suite mis au travail déjà dans l’optique de préparer l’Allemagne à la Guerre.

Le travail au camp de Börgemoor consiste à creuser des fossés avec seulement des outils manuels : pelles, pioches, bêches.
Le tout sous une discipline de fer, destinée à briser les détenus, assurée par les SA.

La musique et les chants font