Le charbon
Victor HUGO & Joris-Karl HUYSSMANS
Le corpus est composé de deux textes, portant sur le thème commun du travail des champs, qui n’ont pourtant pas la même visée.
Le premier est un poème écrit en 1865 par Victor Hugo, intitulé Saison des semailles (Le soir) issu du recueil Les Chansons des rues et des bois.
Le second est un extrait réaliste du livre En rade de Joris-Karl Huysmans, qu’il a rédigé en 1887.
Il s’agit de montrer que les deux textes présentent deux visions opposées de la campagne et du travail des champs.
Pour cela, nous aborderons deux points : tout d’abord, nous élargirons l’idée des descriptions orientées des auteurs ; puis nous clarifierons ensuite chacune de leur perception différente du travail des champs.
Dans son poème, Hugo brosse un portrait magnifié d’un vieux semeur en décrivant de manière méliorative ses faits et gestes (« je contemple…sillons » ; « sa haute… labours » ; il marche… recommence »).
Au contraire, Huysmans soulève la difficulté des moissonneurs, en employant une écriture très dépréciative de leurs conditions (« ils peinaient, se crachaient dans les mains » ; « tu sues » ; « des gens… suint »).
Dans son poème, Hugo est admiratif de la situation, il utilise l’hyperbole qui contribue à insister sur son point de vue (« je contemple », « j’admire », « geste auguste du semeur »).
Tandis qu’Huysmans, à travers son texte, emploie personnifications et gradations, non pas pour admirer, mais pour dénoncer le labeur d’un tel travail (« leurs sapes…blé » ; « c’était soudain… à rendre fou »).
La qualité de la récolte est également très opposée entre les deux textes : le poème a une connotation de fertilité, de prodigalité de la terre nourricière (« la moisson aux futurs sillons » ; « les profonds labours » tandis que l’extrait de roman révèle une mauvaise qualité du blé (« du blé mou comme ça ! »).
Le rythme ternaire est néanmoins présent dans les deux textes. Il rythme le geste noble, cadencé du semeur