Le chemin du philosophe

3818 mots 16 pages
« Pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » dit Jésus sur la croix. Ne pas savoir ce que l’on fait serait ici synonyme de méprise, erreur involontaire, de ne pas se rendre compte, de faire preuve malgré soi de cruauté, au point de ne pas comprendre que l’homme est fait pour la vie, et non pour la mort. Ne pas savoir ce que l’on fait, c’est donc être prisonnier de ses illusions, prisonnier de sa dureté de cœur, et de son péché au point de ne plus se rendre compte de ce qui est mal, d’avoir en somme tellement l’habitude du mensonge, aux autres et à soi-même, qu’on ne reconnaît plus la vérité. Et si je ne sais pas ce que je fais, si je pèche par ignorance, alors je ne suis pas responsable, et je suis excusable. A l’inconscience de mes actes et à l’opacité de leurs motivations, répondrait donc le pardon, qui serait une façon de laver la faute. Mais cette non-transparence à soi du sujet, si non-transparence il y a – ce qui ne va déjà pas de soi – ne reviendrait-elle pas à me mettre hors de cause ? Mon inconscience n’est-elle pas justement la « bonne excuse » par laquelle j’invoque des circonstances « atténuantes », comme si ma faute pouvait être atténuée par mon ignorance ? Est-il vraiment possible de ne pas « savoir » ce que l’on fait (au sens « de ne pas en avoir conscience »), ou n’est-ce pas qu’un prétexte pour faire tomber mes actions mauvaises et répréhensibles dans les oubliettes de la vie ?

Il s’agit d’emblée de s’interroger sur les rapports de connaissance qu’un sujet peut entretenir avec ses propres agissements. Dans quelle mesure l’homme est-il parfois incapable d’agir en connaissance de cause, avec lucidité ? N’est-il pas, en pratique, souvent nécessaire de lutter contre des puissances trompeuses qui risquent à tout moment d’aveugler l’homme qui n’aurait plus pleinement conscience de tous ses actes, de leurs motivations et de leurs conséquences possibles, de sorte qu’elles l’empêcheraient d’accéder à une maîtrise de lui-même ?

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