Le cid
Acte III scène VI
Le texte à commenter est la scène VI de l'acte III (v.1025 à 1100) de la tragédie « Le Cid » de Corneille. Elle intervient après un monologue de Don Diègue où le personnage exprimait ses craintes de ne pas voir son honneur vengé par son fils Rodrigue. Cette scène présente le retour de Rodrigue après son duel victorieux contre le Comte de Gormas, père de Chimène. Elle raconte les retrouvailles du Cid avec son père Don Diègue et nous montrent combien Rodrigue est tourmenté et désespéré alors que son père fait preuve d'une fermeté face à son idéologie féodale : l'honneur passe avant l'amour. Mais cette scène placée à la fin de l'acte, relance l'action après le duel qui marquait la fin tragique d'un épisode de l'histoire. Tout d'abord, nous analyserons les valeurs s'opposant dans cette scène, puis nous verrons comment la fin de l'acte relance l'action vers une fin moins tragique.
Dans un premier temps, nous verrons quelles valeurs sont confrontées à travers Don Diègue et Rodrigue.
La première exclamation de Don Diègue n'est pas seulement l'expression du soulagement de revoir son fils vivant, c'est surtout la joie de savoir son affront effacé, son honneur vengé. D'ailleurs quand Rodrigue tente de lui faire part de sa tristesse, il lui coupe la parole et lui impose de partager son bonheur : « Ne mêle pas de soupirs à ma joie » (v.1026). Dans ses propos, les termes « valeur », « audace », « héros », « ardeur », « épreuve », « renommée », « affront », « front », « vaillance », « vainqueur », appartenant au champ lexical de la guerre, reviennent à plusieurs reprises et insistent sur le code de l'honneur des seigneurs féodaux. L'honneur est une qualité, une vertu morale qui oblige à l'accomplissement de devoirs à l'égard d'un proche. Face à une infamie, le seigneur a le devoir de récupérer son honneur, et s'il n'est pas en mesure de le faire, il doit désigner quelqu'un qui réparera l'affront subi. Comme Don