Le cinéma d'horreur espagnol
Réalisateur talentueux ayant, après 3 courts métrages bluffants aux concepts d'une richesse rare et à la mise en scène brillante, accouché de l'excellent Abandonnée, Nacho Cerda est le dernier d'une vague de réalisateurs venant d'Espagne ayant un penchant tout particulier pour l'horreur et le surnaturel. Portant un nouveau regard sur un genre qu'ils transcendent de films en films, ces réalisateurs sont devenus si influents que chacun de leurs longs métrages, s'ils ne sont pas financés par des fonds américains et tournés en anglais, se voient systématiquement octroyer un remake au pays de l'oncle Sam. Petit tour d'horizon de ces génies de la peur hispaniques.
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ALEX DE LA IGLESIA
Né en 1965, Alex de la Iglesia a toujours été passionné par la bande dessinée, l'un de ses premiers courts métrages comprenant même un enfant habillé en Batman. Rien d'étonnant donc à ce que son premier film, Action Mutante, mette en scène des mutants dégénérés s'embarquant dans un braquage qui va virer au règlement de compte intergalactique. Sanglant et déviant, le film porte également une autre marque caractéristique du réalisateur : un humour sadique particulièrement décapant. Un humour qui donnera d'ailleurs à son second film, Le Jour de la bête un ton bien particulier qui va révéler le metteur en scène aux fans de films d'horreur. Narrant les péripéties d'un prêtre persuadé que le meilleur moyen de rencontrer le diable est de commettre le plus de péchés possible, celui-ci va passer son temps à voler les mendiants en les poussant dans les escaliers, écouter du métal (la musique du démon) et finalement kidnapper un télé-évangéliste afin d'empêcher la naissance de l'antéchrist, prévue pour le jour même. Comédie déjantée s'il en est, Le jour de la bête n'oublie pas de semer ici et là les éléments d'une diablerie préoccupante, jusqu'à un final jouant avec succès sur le mode de la suggestion parsemée d'images d'Epinal. Fort de ce succès critique et