Le comique : convient-il à l’orateur de vouloir l’exciter ? jusqu’à quel point le doit-il ?
Bien communiquer, ce n’est pas forcément utiliser un langage châtié : c’est surtout donner vie à la parole. L’esprit de sérieux peut briser la communication. Cependant, dans De l’Orateur, Cicéron s’interroge sur l’efficacité du rire dans la persuasion : « Convient-il à l’orateur de vouloir l’exciter ? Jusqu’à quel point le doit-il ? ».
En effet, faire rire et persuader ne vont pas nécessairement de pair : si le rire libère une forme d’énergie vitale et de joie, exerce une fonction libératrice jusqu’à nier parfois les contraintes sociales ou les mettre à distance, persuader consiste à agir sur la sensibilité de l’auditoire pour le convaincre de la justesse d’un certain nombre d’idées. En conséquence, comment lier l’engagement de la raison à la distanciation du comique lors d’un discours persuasif ?
Si le rire permet à l’orateur de persuader son auditoire, c’est aussi en rupture avec la logique et cela peut par conséquent dérouter le public en assombrissant la clarté du message et en lui ôtant de sa crédibilité. Il faudra étudier dans quelles proportions, et avec quelle adéquation par rapport à son objet, le rire peut être utilisé comme un outil rhétorique sans entrer en contradiction avec la logique du message à transmettre.
Le rire agit beaucoup sur les émotions de l’homme, et sans doute peut-il être une arme de la persuasion.
Persuader n’est qu’influence et même parfois séduction. Le rire permet de capter très habilement l’attention de l’auditoire et d’en susciter la bienveillance. Un bon orateur saura qu’un public ne