Le commencement
La notion de commencement soulève dans l'esprit commun le questionnement des différentes théories de la création tels que le créationnisme ou encore la théorie de l'évolution de Darwin. Dans une perspective religieuse, l'étude de l'être et de son commencement est reliée à des divinités, à des êtres supérieurs qui auraient donné naissance à l'univers. Cependant, il est difficile pour l'homme de concevoir un être -ou une situation- éternel(le), ayant toujours été « en l'état », sans avoir jamais eu de commencement, car son expérience quotidienne lui présente peu de chance d'être confronté à un tel phénomène.
En effet, l'homme considère les phénomènes en les situant dans le temps, en ce que chaque événement a un début, une durée et une fin. Or, raisonner sur le commencement signifie raisonner sur une chose qui est, et ce pour évaluer ce qu'elle a été dans une étape antérieure du temps. L'analyse du commencement porte donc sur l'enchainement causal des choses dans le rapport au temps : l'existence du temps permet d'envisager les conditions d'une remontée dans le temps vers une possible origine, qu'elle soit absolue -perspective métaphysique- ou d'un événement particulier -une maladie chez l'homme, par exemple-.
Ceci étant établi, il apparaît que tout commencement semble s'inscrire dans la durée sans pour autant y trouver sa place : il est une étape qui précède et qui fait à la fois partie de l'évolution d'une chose. Le commencement soulève donc une problématique qui affronte un paradoxe propre à l'esprit humain : d'une part, nous sommes des êtres finis soumis au cours des choses et qui ne pensons qu'en fonction des phénomènes qui nous sont donnés dans le temps. D'autre part, nous avons une pensée qui cherche sans cesse à s'affranchir du devenir et à connaître les choses par leurs causes et leurs natures. Il est semble-t-il permis à l'esprit humain de supposer un commencement à toute chose, mais le fait que l'homme