Le der des ders - didier daeninckx
René Griffon a fondé sa propre agence de détective privé spécialisée par la force des choses dans les affaires matrimoniales. Les soldats de retour au foyer sont nombreux et les veuves de guerre ont la cuisse légère, elles avaient dans bien des cas perdues l'espoir de revoir leurs hommes. Griffon vivote dans son meublé en compagnie d'Irène, sa secrétaire, avec lequel il partage une passion identique pour le sexe.
Le colonel Fantin de Larsaudière fait appel à ses services car on le menace de chantage. Pour lui, aucun doute, c'est sa femme qui est derrière tout ça. D'autant plus que c'est la vraie madonne des anciens combattants, n'aimant rien mieux que de s'envoyer en l'air — surtout — avec des vétérans de l'aviation. Le colonel charge Griffon de faire cesser ces tentatives de chantage et de démasquer la coupable, c'est-à-dire madame la Colonelle.
Très vite, Griffon soupçonne la maldonne quand la fille du colonel rate son suicide et que lui-même intercepte un message du maître-chanteur que le colonel ne lui délivrera jamais. En effet, il ne s'agit pas d'une banale histoire de mœurs, c'est une histoire politique. Celui qui cherche à faire chanter le colonel est un infirmier du sanatorium des vétérans où meurent les derniers gazés du conflit. Cet infirmier a recueilli les confidences d'un soldat, entre-temps décédé, qui jette la lumière sur le comportement du colonel durant la guerre, notamment à la bataille où le régiment fut complètement décimé et le colonel un des rares survivants. Durant cette bataille, le colonel s'est conduit avec la plus extrême pleutrerie (c'est pardonnable), allant jusqu'à abattre un subalterne lui reprochant son incapacité à commander (ça l'est moins). C'est le motif du chantage, le retour des assassinés, de ces soldats envoyés à la plus grande boucherie de tous les temps pour la gloire de la Patrie et du colonel. Le maître-chanteur ne veut rien d'autre que faire mijoter le