Le Dieu du carnage, pièce théâtrale de Yasmina Reza écrite en 2006, met en scène deux couples issus du milieu bourgeois : Alain et Annette Reille, Michel et Véronique Houllié. Dans la scène d’exposition, définie de la page huit à la page seize, réplique « je ne peux pas toucher ces bêtes », les quatre personnages viennent de se rencontrer. Ils se trouvent dans l’appartement des Houllié et discutent de l’altercation qui a eut lieu entre leurs fils, Bruno Houllié et Ferdinand Reille.
L’examen de cette scène portera d’abord sur ce qu’apportent les didascalies et indications scéniques à la mise-en-scène et au jeu des acteurs, puis sur les différentes caractéristiques des personnages et enfin, sur l’atmosphère et les variations de « climat » qui règnent.

Dans cette pièce à huis-clos, seuls quatre personnages sont présents. Il s’agit des couples Reille et Houllié. Pour ce qui est des autres personnages (les clients et collaborateurs de Alain, la mère de Michel, Camille la fille des Houllié et les deux fils), ils ne sont seulement cités ou alors « présents » à travers le téléphone.
Ainsi, nous allons nous appuyer sur les différentes caractéristiques qui définissent Alain, Annette, Michel et Véronique.
Alain Reille est un avocat cynique, qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense mais aussi macho. De cette manière, il pense que la femme doit avant tout s’occuper de la maison et des enfants alors que la place de l’homme est au travail. Chez lui, il occupe la place du chef de famille même si sa femme semble plus concernée par les problèmes de leur fils. Durant la scène d’exposition, Alain est peu présent dans le dialogue qui anime les deux couples. En effet, il parle principalement à ses collaborateurs et clients au travers de son téléphone. Lorsqu’il s’implique dans la conversation, ses répliques sont courtes, brèves (« Avocat. » page 13, « Oui, oui. Sûrement » page 15, « Ça marche ça ? » page 16). Il utilise un langage professionnel lorsqu’il communique pour son