Le mensonge
D’abord, avancer un mensonge pour s’excuser d’un retard, pour motiver un manque de travail, est une solution facile. Si la vérité est divulguée, le menteur perd son crédit, surtout si l’acte se répète. Il entre dans un engrenage dont il lui sera difficile de sortir. Ainsi, dans Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, Christian ment à Roxane sur ses capacités à écrire de belles lettres et Cyrano ment par son silence sur le fait que c’est lui qui les rédige, ce qui entraînera le malheur de tous ces personnages.
De plus, mentir après avoir donné sa parole, en divulguant par exemple un secret confié par un ami, mène parfois à une rupture irrémédiable. Ainsi, les chevaliers, au Moyen-Âge, perdaient-ils leur honneur s’ils n’honoraient pas la parole donnée.
Il apparaît donc le menteur s’engage sur une voie périlleuse dont il lui sera peut-être impossible de s’extraire.
Toutefois, mentir s’avère parfois nécessaire, pour faire plaisir, ménager une surprise, par politesse. Des secrets graves demandent aussi un silence que l’on peut assimiler à un mensonge.D’une part, chacun a déjà menti pour dissimuler la préparation d’une fête, le choix d’un cadeau.
Ces petites entraves à la vérité ont un but évident, celui de faire plaisir. De même, la politesse oblige à une certaine forme d’hypocrisie : saluer gentiment quelqu’un que l’on n’apprécie pas, féliciter chaleureusement sans être convaincu. Ces actes relèvent simplement du savoir vivre. Dans ces cas-là, dire la vérité serait, au contraire, perçu négativement.
D’autre part, des sujets graves nécessitent parfois de dissimuler des faits susceptibles de heurter, de blesser. Certains médecins hésitent à donner un diagnostic précis à leurs patients parce qu’ils ne sentent pas prêts à l’entendre. Il arrive aussi que des secrets de famille soient cachés pour ne pas