Le Monde
Scandale de la viande de cheval : les promesses non tenues, 17 décembre 2013
Scandale de la viande de cheval, saison 2. Onze mois après la découverte de viande chevaline dans des lasagnes estampillées bœuf – une fraude à grande échelle qui avait secoué l'Europe et conduit à la chute de l'entreprise française Spanghero –, la gendarmerie a mis à jour, lundi 16 décembre, un important trafic de viande en gros. Les investigations visent essentiellement la mise sur le marché de cheval impropre à la consommation car issu de l'industrie pharmaceutique. Une enquête est en cours pour établir à ce stade si la viande concernée est nuisible pour la santé humaine ou pas.
Pourtant, depuis un an, autorités et entreprises ont multiplié les annonces pour mieux « surveiller » et « contrôler » la filière, tant du point de vue des risques sanitaires que de la fraude. Ont-elles été suivies de mesures concrètes ? Tour d'horizon des différents échelons et acteurs d'un secteur encore opaque.
Une législation française en progression
C'était l'une des principales promesses du gouvernement, soucieux de rassurer les consommateurs : un étiquetage obligatoire sur l'origine de l'ensemble des viandes. Le président, François Hollande, lui-même avait plaidé en ce sens, lors de son inauguration du Salon de l'agriculture en février.
Le sujet a été inscrit au menu du projet de loi sur la consommation, adopté en deuxième lecture par l'Assemblée nationale lundi 16 décembre. Après un long et épineux débat, les parlementaires ont tranché en faveur d'une plus grande transparence. « L'indication du pays d'origine est obligatoire pour toutes les viandes, et tous les produits à base de viande ou contenant de la viande, à l'état brut ou transformé », indique le texte. « La France est le premier pays en Europe à l'avoir inscrit dans sa loi, s'est félicité le ministre de la consommation, Benoît Hamon, lundi sur RTL. Nous attendons maintenant de Bruxelles qu'elle nous donne le feu vert, je