Le mouvement libertaire en france de 1864 à 1914
Introduction
« L’autorité revêt trois formes principales engendrant trois groupes de contraintes : 1. La forme politique : l’Etat ; 2. La forme économique : le Capital ; 3. La forme morale : le Religion » - Sébastien Faure.
Cette phrase traduit l’idéal anarchiste qui est celui d’une société libertaire et fédéraliste où la Solidarité et l’Entraide permettront de concilier enfin le Bien-être et la Liberté.
Le mot anarchie vient du grec et signifie « sans gouvernement, état d’un peuple qui se régit sans autorité constituée, sans gouvernement ». Avant que toute une catégorie de penseurs considèrent une telle organisation comme possible et désirable, avant qu’elle fût prise comme but par un parti qui est désormais un des facteurs les plus importants des luttes sociales modernes, le mot Anarchie était généralement pris dans le sens de « désordre », de « confusion ». Du point de vue de l’histoire, le projet politique et philosophique du mouvement libertaire s’est exprimé de deux façons : * Pratiquement, dans la plupart des pays en voie d’industrialisation, à travers près d’un siècle de luttes et d’expérimentations sociales et révolutionnaires, de la fin de la première moitié du XIXe siècle jusqu’en 1938. * Théoriquement, d’abord avec un certain nombre de fondateurs de la pensée libertaire (Proudhon, Déjacques, Stirner, Bakounine), puis une multitude de textes qui ont annoncé, accompagné et prolongé ses expérimentations révolutionnaires. Socialisme antiautoritaire, libertaire, influencé dès la fin du Second Empire par Proudhon et Bakounine, il a rompu en 1881 avec les autres tendances politiques. Il ne possède par définition ni parti ni doctrine, mais rayonne à partir de quelques centaines de militants actifs, dans la région lyonnaise et le Midi de la France surtout. Ses théoriciens, Elisée Reclus, Sébastien Faure, Kropotkine, Jean Grave, Pouget, dans des journaux aussi différents que « Le