Le mouvement d'art asiatique gutaï
Peu connu, révélé en France et en Europe par Michel Tapié, son influence sur l'art nord-américain et européen reste sous-estimé. Le terme vient de Gu : instrument, Taï : outil.
Michel Tapié (1909-1987): Critique d'art français; il était aussi organisateur des expositions et théoricien d'art avec une influence internationale. Il est à l'origine de la formule « art informel ».
Jiro Yoshihara , né en 1905 à Osaka, peut être considéré comme le fondateur et le théoricien du mouvement, mais il déclare : " Je suis un maître qui n'a rien à vous apprendre, mais je vais créer un climat optimum pour la création."
Il est cependant déjà un artiste reconnu de 50ans alors que tous les autres ont entre 20 et 35 ans. Ce mouvement prend sa source non pas à Tokyo mais le Kansaï, région pourtant réputée comme plus traditionaliste. Il fonde en 1954 le groupe Gutaï. Dans le domaine du happening, de l'investissement corporel et du choix des matériaux, le mouvement s'affirme internationalement novateur.
Kazuo Shiraga fait partie de la génération de jeunes japonais dont l'expérience de la guerre et des destructions ont marqué la jeunesse1. Il étudie la peinture japonaise à l'école des beaux-arts de Kyōto puis à celle d'Ōsaka jusqu'en 1949. Kazuo Shiraga rejette les principes de composition picturale, d'harmonie ou de représentation. La peinture est pour lui un corps à corps avec la couleur1. Il pratique ainsi la peinture avec les pieds, debout ou pendu à une corde. Il pratique également des simulations de combat dans de la boue pour y laisser l'empreinte de son corps.
Saburō Murakami s'illustre dans le groupe Gutaï par ses performances, actes d'artistes éphémères, qui ne laissent de traces que photographiques et qui montrent bien la précarité du geste de l'artiste. En 1955, il marque le premier salon Gutaï par une performance d'artiste, traversant des cadres successifs de papier tendus lors du